La Libye compte six terminaux pétroliers, selon l'Agence internationale de l'énergie. L'un d'entre eux est à Tripoli, les cinq autres dans l'Est du pays, dans les zones contrôlées entièrement ou partiellement par les insurgés.
Avant que les troubles n'éclatent, ces cinq terminaux expédiaient 900.000 barils de pétrole par jour soit 60% des exportations du pays.
La contre-offensive lancée mercredi 2 mars par les forces fidèles au colonel Kadhafi visait deux zones considérées comme stratégiques : d'abord, Marsa el-Brega, l'un de ces cinq terminaux pétroliers, ensuite la ville d'Ajdabiya, à quelques kilomètres seulement de plusieurs autres ports.
Ces derniers jours, les forces insurgées avaient affirmé protéger plusieurs des
plateformes d'exportation du pétrole. Même si la production d'or noir est considérablement ralentie, les exportations ont repris en début de semaine. Un navire avait même quitté le port de Marsa el-Brega mercredi matin, juste avant l'offensive.
Les menaces du colonel Kadhafi
Le colonel Kaddhafi a menacé de remplacer les firmes occidentales par des sociétés chinoises et indiennes. Des menaces qui sonnent particulièrement faux, selon Pierre Terzian, directeur de la publication Pétrostatégies : «je vois mal des Etats de la taille de l’Inde ou de la Chine, miser sur un pouvoir dont les lendemains sont menacés. D’un point de vue légal, les choses ne seraient pas du tout faciles à appliquer car dans l’hypothèse du scénario du colonel Kadhafi, la propriété pourrait être remise en question devant les tribunaux internationaux et c’est un scénario bien entendu qui ne plait pas du tout à ceux qui veulent investir de l’argent».
Le Conseil de sécurité, dont la Chine et l'Inde sont membres, malgré les divergences sur les sanctions à appliquer, est d'accord sur un point : le régime est fini.
Les sites pétroliers de l'Est de la Libye sont aux mains de l'opposition. Les discussions entre les compagnies étrangères et les autorités transitoires auraient déjà commencé mais les opérateurs ne communiquent pas là-dessus par peur de représailles contre leur personnel local.