Avec notre correspondant à Tunis,
Sous les fenêtres des ministères à Tunis, les manifestants n’ont pas disparu, la tension non plus. Dans l’après-midi, les militaires ont tiré des rafales en l’air pour disperser une foule qui croyait que des partisans de l’ancien régime l’avaient infiltré.
Malgré la démission du Premier ministre Mohammed Ghannouchi, son remplacement quelques heures plus tard suivi du départ du ministre de l’Industrie et l’annonce de élection dès juillet d’une assemblée constituante, la colère et l’impatience n’ont pas disparu.
Pour des milliers de personnes rassemblées en sit-in à la Casbah, tout cela reste encore insuffisant, pas assez rapide, la peur d’un retour en arrière est toujours présente. Du coup, ces jeunes manifestants continuent de demander la démission de tout le gouvernement, celle du président par intérim mais aussi la dissolution dès maintenant du Parlement toujours composé majoritairement d’anciens du parti du président déchu Ben Ali.
Autre élément, le nouveau Premier ministre Béji Caïd Essebsi, tout juste nommé hier dimanche
après la démission de Mohammed Ghannouchi est jugé trop vieux par une partie de cette jeunesse qui a fait la révolution. Et sur Facebook, des rumeurs commencent déjà à circuler sur le passé de cet ancien ministre de Habib Bourguiba âgé de 84 ans.
Résultat : les manifestants promettent de poursuivre chaque jour la mobilisation tant que l’ensemble de leurs revendications ne seront pas satisfaites.