Tunisie : Béji Caïd Essebsi, nouveau Premier ministre de la transition

En Tunisie, Fouad Mebazza, le président par intérim a nommé l'ancien ministre Beji Caïd Essebsi à la tête du gouvernement. Il succède à Mohammed Ghannouchi qui a fini par céder à la pression de la rue. Ce dernier, perçu comme l'homme du président déchu Ben Ali, a démissionné le 27 février, emporté par 48 heures de contestations et de violences qui ont fait au moins cinq morts à Tunis, un mois et demi après la chute de Zine El Abidine Ben Ali.

Pour trouver un nouveau Premier ministre n’ayant pas servi sous Ben Ali, le président par intérim Fouad Mebazza est allé chercher très loin, une ancienne figure politique de l’après-indépendance tunisienne. Bien connu dans le pays, estimé par les anciens, ex-militant du Destour Béji Caïd Essebsi, 84 ans, connaît parfaitement les rouages de l’Etat.

A quatre reprises, il fut ministre sous Bourguiba, le père de l’indépendance.Entre 1965 et 1986. Cet avocat de formation endosse notamment les portefeuilles de la Défense, de l’Intérieur et des Affaires étrangères. Ancien de la Sorbonne à Pa ris, Béji Caïd Essebsi, connait bien la France également pour y avoir été ambassadeur dans les années 1970.

Face aux manifestants, le nouveau premier ministre aura peut-être, un atout celui

de s’être retiré de la vie politique cinq ans après l’accession au pouvoir de Ben Ali, alors qu’il était au perchoir, président de l’Assemblée nationale tunisienne. Une époque peut-être lointaine pour une partie de la jeunesse tunisienne qui vient tout juste de faire tomber son prédécesseur en descendant dans la rue. 

Akhmed Nejib Chebbi, fondateur du PDP parti d'opposition, ministre du Développement local dans le gouvernemnt de transition, cette nomination apporte un vrai leader à ce gouvernement de transition.

Le Tunisien de la rue n'est pas du même avis, tel Ali Lafin, un jeune qui suit le mouvement depuis le début. Pour lui, la nomination de Beji Caïd Essebsi est une déception. « C'est bizarre, cette tendance a nommé des vieux. Pour moi, il ne peut pas incarner le changement. Sans une nouvelle Constitution, le changement n'a pas de sens...». Pour d'autres, « la révolution n'est pas encore terminée ».

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