Les journalistes présents sur place en attestent, les forces de l'ordre ont sorti le gros arsenal pour disperser les centaines de manifestants samedi après-midi devant le ministère de l'Intérieur. D'un côté, les rafales d'armes automatiques, les gaz lacrymogène, le survol d'hélicoptères des policiers en civils armés de bâton, de l'autre, les jets de pierre et des barricades de panneaux publicitaires pour tenter de freiner la progression des véhicules de police.
Selon des témoins, les affrontements ont duré plus de 4 heures et se sont achevés officiellement par trois morts, plusieurs blessés et plus d'une centaine d'arrestations. Les manifestants demandent le départ du gouvernement de transition La veille, ils avaient tenté de pénétrer dans le ministère de l'Intérieur et avaient saccagé trois commissariats dans le centre de Tunis.
Dans un communiqué, le ministère de l'Intérieur attribue ces violences à des groupes d'agitateurs infiltrés dans les rangs des manifestants pacifistes. Ces manifestations violentes sont également dénoncées par d'autres opposants qui depuis plusieurs jours organisent pacifiquement des sit-ing dans la casbah, dans un autre quartier de Tunis.
Vendredi, ils étaient plus 130 000 à demander, dans le calme, le départ du gouvernement. Pour Hajer Souid, membre du comité d'organisation du sit-ing, « ceux qui ont manifesté devant le ministère de l'Intérieur sont des contre-révolutionnaires, proche du RCD, le parti de Ben Ali qui ne veulent pas d'un vrai changement ».
Un nouveau sit-ing est prévu ce dimanche 27 février dans le calme à la casbah.