Le décret, promis par le président Abdelaziz Bouteflika début février, avait été adopté en Conseil des ministres mardi dernier et son application avait été alors annoncée comme « imminente ».
Le gouvernement avait également pris lors de la même réunion des mesures en faveur de l'emploi et du logement alors que le pays a connu au début de l'année des émeutes contre la vie chère qui se sont soldées par un bilan de cinq morts et plus de 800 blessés.
Le gouvernement avait toutefois précisé que, malgré la levée prochaine de l'état d'urgence, l'armée resterait en charge de la lutte anti-terroriste. Elle reste en première ligne dans la lutte contre les groupes armés islamistes qui continuent leurs attaques, comme récemment au Sahara où ils ont kidnappé une touriste italienne.
L'état d'urgence avait donné aux militaires des pouvoirs de police et s'est traduit par une restriction des libertés politiques qui a notamment empêché les partis de se déployer deux ans après la reconnaissance du pluralisme politique en 1989.
Les autorités algériennes avaient instauré cette mesure pour contrer la guérilla islamiste déclenchée après l'annulation des résultats des élections législatives de décembre 1991 que le Front Islamique du Salut (FIS, dissous) était en passe de remporter. L'Algérie s'était alors enfoncée dans une guerre civile qui a fait jusqu'à 200 000 morts, selon les sources officielles.