Il y a deux semaines, les experts de l’Union africaine, de la Cédéao et des pays représentés dans le panel, étaient venus écouter les arguments des parties concernées par la crise. Au cours de leurs deux jours à Abidjan, les quatre chefs d’Etat accompagnés du président de la Commission de l’UA ont fait de même. A aucun moment, ils n’ont fait la moindre proposition ou suggestion.
Au soir du mardi 22 février, Jean Ping parlait même d’une mission d’évaluation nécessaire pour comprendre les positions des uns et des autres. Celles-ci ont pourtant été répétées et exposées plus que de raison. Cela dit, cette visite a été marquée par plusieurs incidents : dimanche, Blaise Compaoré a du annuler sa venue au dernier moment sous la pression des Jeunes Patriotes favorables à Laurent Gbagbo. Et mardi, c’est Jacob Zuma qui a eu une sortie houleuse de l’Hôtel du Golf où de jeunes partisans d’Alassane Ouattara l’ont copieusement conspué.
Toute la question est maintenant de savoir quelle solution contraignante devrait annoncer la semaine prochaine les membres du panel. Pour l’heure, au sein même de l’équipe des cinq chefs d’Etat, les positions ne semblent pas unanimes.
L’Afrique du Sud tend à ménager Laurent Gbagbo alors que le Burkina soutient sans réserve l’élection d’Alassane Ouattara. Quant à la Mauritanie, elle tient à afficher une neutralité totale par crainte de représailles sur ses nombreux ressortissants installés en Côte d’Ivoire.
Dans ces conditions, il est difficile de trouver un consensus et plus encore, de le faire appliquer.