Au Cameroun, faible mobilisation à Douala lors d'une manifestation contre le président Paul Biya

Le Social Democratic Front, principale formation d'opposition, voulait mobiliser les habitants de Douala, capitale économique du Cameroun, avec d'autres formations et associations, ce mercredi 23 février 2011. Le SDF commemorait les « martyrs » des émeutes de 2008, qui avaient fait entre 40 et 139 morts selon les sources. Mais les manifestations ont tourné court. Plusieurs candidats déclarés à la présidentielle qui doit se tenir cette année, mettent en cause la transparence du futur scrutin et appellent au soulèvement et au renversement du chef de l'Etat.

Tout de noir vêtus, les leaders qui ont appelé à manifester investissent la Place des Fêtes à Koha, en plein cœur de Douala.

Ils sont six, et portent en écharpe le drapeau vert, rouge et jaune du Cameroun. La manifestation n’ira pas plus loin. Ils sont embarqués dans un car de police et déposés dix kilomètres plus loin dans la périphérie de la ville.

Une autre manifestante, Kawala, candidate déclarée à l’élection présidentielle, va subir à son tour un peu plus tard, la répression des forces de l’ordre.

Faible mobilisation

La chemise en lambeaux, elle dit sa fierté d’avoir défié policiers et gendarmes : « Je crois que c’est important pour les Camerounais d’avoir le courage de leurs convictions, de savoir qu’il est important d’aller à l’encontre de ce régime, et de se battre, pour ce en quoi ils croient ».

La manifestation, annoncée comme une démonstration de force de l’opposition, n’aura finalement mobilisé que très peu de monde. Au RDPC la satisfaction est grande. Hervé-Emmanuel N’Kom, porte-parole du parti au pouvoir à Douala : « La journée aujourd’hui démontre que d’abord la population de Douala est adulte, qu’elle ne veut plus jamais ce qui s’est passé en 2008. Et deuxièmement – vous l’avez vu – c’est l’adhésion totale, la compréhension de la politique menée par le président Paul Biya. »

L’opposition qui ne s’avoue pas vaincue, annonce son intention de réitérer ses protestations dans les prochains jours.

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