Tout le monde était d’accord pour respecter les règles du jeu en adhérant à un « code de bonne conduite ». Les engagements étaient solennels. Mais selon l’opposition, de flagrantes violations du code de bonne conduite ont été constatées. Ainsi, le rapporteur de la coalition de l’opposition, Salibou Garba, lui-même candidat dans la circonscription de Moundou (Sud) cite en exemple « les locaux des mairies utilisés comme bastion de campagne des candidats du MPS (le parti au pouvoir). Des gouverneurs des régions du Mayo-Kebbi Ouest (sud-ouest du pays), Logone occidental (sud) battent campagne en faveur du MPS en violation de leur obligation de réserve ».
Près de 2 000 observateurs nationaux et internationaux sont déployés pour suivre le scrutin. L’Union européenne qui a soutenu l’organisation du processus électoral a envoyé 70 observateurs dirigés par Louis Michel, ancien ministre des Affaires étrangères de la Belgique. L’Union africaine et l’Organisation internationale de la francophonie ont aussi dépêché des observateurs.
Difficultés logistiques
« La distribution des cartes d’électeurs est tardive, sans information préalable et se fait de façon anarchique » a-t-il déclaré citant en exemple la circonscription de Madjorio au Nord de Ndjaména où les cartes sont imprimées en double.
Salibou Garba a déclaré que « le nombre d’électeurs par circonscription varie selon que l’on s’adresse à la Céni, (bureau central), à ses différentes antennes ou au bureau permanent des élections (l’organe technique chargé du recensement électoral) ». Il a déploré que les listes soient mal acheminées. « Des listes du Logone dans le Sud se sont retrouvées au Kanem dans le nord-Ouest », a-t-il remarqué.
Au vu de ce constat, la CPDC « demande instamment à la Céni de prendre toutes les dispositions afin de corriger ces ratés pour permettre d’éviter cette pagaille annoncée » conclut M Garba.
Le scrutin est à un seul tour. Les sièges sont repartis proportionnellement au nombre de voix obtenues. Après ces législatives, l’élection présidentielle est prévue pour le 3 avril et des élections locales le 26 juin 2011.
Les principales forces en présence
Le Mouvement patriotique du salut, le parti d’Idriss Déby semble être le favori pour avoir la majorité des sièges lors de ces législatives. Il est le seul parti politique à présenter des candidats dans toutes les circonscriptions. Son secrétaire général, Haroun Kabadi est candidat à Kyabé, dans le sud où il affronte un important leader de l’opposition, Gali Ngoté Gata.
Signataire d’une alliance électorale avec le RDP de Lol Mahamat Choua et du Viva-RNDP de Kassiré Coumakoye, le MPS présente aussi des candidatures communes avec ces deux partis dans certaines circonscriptions. L’URD du général Kamougué et l’UNDR de Saleh Kebzabo présentent plusieurs dizaines de candidats.
De principaux leaders de partis politiques sont aussi candidats. Salibou Garba, président de l’AND et rapporteur du comité de suivi des accords du 13 août 2007 est candidat à Moundou, Yorongar Ngarledjy, le leader fédéraliste se présente dans son fief de Bébédjia, Ali Golhor Gabriel, patron du CDF est candidat à Moïssala.