La contestation se poursuit en Egypte malgré l'amorce d'un dialogue historique

Pour la première fois depuis cinquante ans, en Egypte, le pouvoir et la confrérie des Frères musulmans, opposition jusqu’à présent interdite, ont discuté publiquement. Plusieurs groupes d'opposition comme le parti Wafd mais aussi des jeunes, des hommes d'affaires ont également participé aux consultations nationales lancées par le vice-président Omar Souleimane. Malgré ce dialogue inédit, la contestation se poursuit, notamment place Tahrir, où les protestataires sont déterminés à faire partir Hosni Moubarak.

Avec nos envoyées spéciales au Caire, 

Moubarak résiste. Pourtant, même ceux qui pourraient s'en accommoder demandent son départ pour ne pas subir les foudres populaires. De toute évidence, l'emblématique place Tahrir au Caire, ne se videra pas tant que Moubarak ne partira pas. Le faire partir, c’est un préalable symbolique, c’est aussi fixer des limites au pouvoir qui va lui succéder.

La détermination des manifestants a déjà arraché quelques gages et de nombreuses promesses. Les prisonniers politiques du mois de janvier ont été libérés, et aucun Egyptien ne devrait plus être pourchassé pour ses opinions. Pour se faire une idée du nouveau rapport de forces, il suffit de voir à la télévision nationale, la sidération des journalistes gouvernementaux face à leurs invités venus tout droit de la place Tahrir.

Les négociations ne font que commencer. Les Frères musulmans l’ont souligné en expliquant qu’il fallait d’abord prendre la mesure de l’ouverture gouvernementale. La pratique politique a rouillé ces dernières décennies. C’est vrai aussi pour les plus anciens partis laïcs, comme le parti libéral Wafd ou le parti socialiste. Quant à la société civile, en gage de transition vers la démocratie, elle veut la tête de Moubarak.

 

Mohamed al-Baradei, figure de l'opposition, ne participe à ces négociations. Il a expliqué pourquoi à une chaîne de télévision américaine.

 

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