Les Frères musulmans interlocuteurs du pouvoir en Egypte

En Egypte, pour la première fois, les Frères musulmans sont invités à participer à un dialogue national avec le pouvoir et les autres mouvements politiques. La réunion s'est déroulée ce 6 février 2011 au siège du Conseil des ministres, en présence du vice-président Omar Souleimane. Première force d'opposition, la puissante confrérie maintient sa principale revendication : le départ rapide du président Moubarak. 

Avec notre correspondant au Caire

La réunion vient de se terminer et un représentant des Frères musulmans nous a rapporté que la réunion s'était déroulée dans une bonne atmosphère positive. Il a encore précisé qu'elle avait débuté par une minute de silence en signe de recueillement à la mémoire de ceux qui sont morts depuis le début de cette crise.

En fait, les Frères musulmans taclent le terrain, en quelque sorte. Ils indiquent qu’ils ont participé à cette rencontre d'abord pour évaluer le sérieux du gouvernement sur les modalité. Par exemple de dialogue : est-ce qu’il y aura un dialogue d’égal à égal ? Ils   veulent aussi tester la volonté du gouvernement quant à la réponse apportée aux revendications de la population. Des revendications, en fait, dont la principale est le départ du président Moubarak, ce que refuse le raïs.

Comité des sages

Un comité des sages a été mis en place qui, manifestement, étudie plusieurs scénarios... Il y a notamment un compromis qui consisterait à voir le raïs déléguer au vice-président une partie de ses pouvoirs, notamment en matière de remaniement ministériel et d’amendement constitutionnel.

Donc, le président garderait en quelque sorte un rôle honorifique. Cela vise surtout à empêcher la création d’un vide constitutionnel qui imposerait une nouvelle élection présidentielle avec, toujours en vigueur, la vieille Constitution qui est contestée par tout le monde.

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