Il y a d’abord les bonnes nouvelles, les pays qui retrouvent leur place au sein de l’organisation panafricaine. Ce jeudi matin 27 janvier 2011 à Addis Abeba, Jean Ping a rendu un hommage appuyé à la délégation venue de Conakry :
« La Guinée a été réintégrée, pleinement réintégrée, compte-tenu du bon déroulement d'élections exemplaires, je vous prie de bien vouloir applaudir la délégation de Guinée. Ce n'est malheureusement pas le cas ailleurs, et nous en parlerons... »
La Côte d’Ivoire qui dans tous les esprits
On en parlera, et c’est bien sûr la Côte d’Ivoire qui est dans tous les esprits. La Côte d’Ivoire, officiellement suspendue et donc non représentée aujourd’hui dans la salle des conférences.
Mais les deux ministres des Affaires étrangères, celui d’Alassane Ouattara et celui de Laurent Gbagbo, se trouvent tous les deux ici, dans la capitale éthiopienne, où ils mènent discrètement des actions de lobbying.
En fin d’après-midi, ce vendredi, les 14 pays membres du Conseil paix et sécurité vont se retrouver à huis-clos en présence du président de la Commission, Jean Ping. Le Burkinabé, Blaise Compaoré, a été invité à participer à cette réunion au terme de laquelle l’on saura si l’Union africaine maintient sa position de fermeté : Alassane Ouattara est président et Laurent Gbagbo doit partir.
Les divergences exprimées ces derniers jours font apparaître deux camps. Les partisans du compromis, emmenés par l’Afrique du Sud, qui estiment que l’Union africaine est allée trop loin et qu’il faut continuer à négocier un partage du pouvoir à Abidjan et les partisans de la fermeté, conduits par la Cédéao et le Nigeria, qui souhaitent le départ immédiat de Laurent Gbagbo y compris par la force.
De nombreux diplomates estiment que l’Union africaine joue sa crédibilité en Côte d’Ivoire. « Il y a une dizaine d’élections cette année en Afrique, quel message allons nous envoyer ? », s’interroge, inquiet, l’un d’entre eux.