Armées d’un balai et d’une petite pelle, Mounia et deux amies ont décidé de nettoyer l’avenue Bourguiba. Un acte militant pour dire que les manifestations ont assez duré. « Les gens ne font rien que râler. C’est le chaos qui est en train de s’établir, on perd des milliards chaque jour. Il faut faire quelque chose ! On va commencer par nettoyer et on va reprendre l’ordre. Tout ce qui est politique, on garde ça pour les politiciens ».
Tout à coup, ils sont plusieurs centaines à brandir des pancartes : « appel aux enseignants », « travaillez » ou encore « non au chaos ». Depuis le trottoir, les anti gouvernement de transition regardent et se font entendre en criant « dégage ! ».
Entre pro et anti-gouvernement de transition on en vient presque aux mains. Les débats sont houleux à l’image de cet échange entre plusieurs manifestants des deux camps : « Aujourd’hui, le pays est dans l’anarchie totale, déclare un homme. Il faut retourner au travail. Non il n’y en a pas, lui répond un autre, lui, il est complice du gouvernement ».
Mohamed, un banquier, s’inquiète. Pour lui, c’est le RCD, l’ex-parti au pouvoir, qui est derrière tout ca. « Vous voyez ce qu’ils veulent faire. Ils veulent organiser cette manifestation pour encourager la haine entre le peuple tunisien ».