La démission des trois ministres de l‘UGTT *, la centrale syndicale, et le retrait provisoire de Mustapha Ben Jaâfar leader du Forum démocratique pour le travail et les libertés, fragilisent un peu plus le Premier ministre. Mohammed Ghannouchi cherchait à former un gouvernement d’unité nationale mais il n’a visiblement pas su s’y prendre.
En poussant Zine el-Abidine Ben Ali à quitter le pouvoir, la foule avait pourtant fait passer un message fort. Pourquoi ne l’a-t-il pas entendu ? C’est la première question qui se pose aujourd’hui. Il a en particulier reconduit le ministre de l‘Intérieur qui était en poste vendredi dernier lors de la répression sauvage qui s’est abattue sur plusieurs milliers de manifestants.
Le premier défi donc pour Mohammed Ghannouchi c’est de retrouver la confiance de la population par des mesures fortes : soit son départ comme le demandaient mardi 18 janvier des manifestants, soit la dissolution du RCD , soit encore la nomination d’un nouveau gouvernement en rupture totale avec le passé.
Pour l’instant, Mohammed Ghannouchi a fait une seule concession : avec le président Fouad Mebazaa il a démissionné mardi soir du RCD conformément à ses engagements de séparer l’Etat et les partis.
Ceux qui restent
Et ceux qui se mettent en réserve :
Les trois ministres démissionnaires sont Houssine Dimassi, nommé ministre de la Formation et de l'Emploi, Abdeljelil Bédoui, ministre auprès du Premier ministre et Anouar Ben Gueddour, secrétaire d'Etat auprès du ministre du Transport et de l'Equipement.