La désignation de Goodluck Jonathan fait une petite entorse à une règle non écrite au Nigeria qui veut que le poste de président de la République alterne entre le nord et le sud après deux mandats de 4 ans. Mais Goodluck Jonathan a succédé a Umaru Yar’Adua, un Nordiste musulman en mai 2010, alors que ce dernier n’était même pas au terme de son mandat ; il est décédé des suites de maladie cardiaque.
Goodluck Jonathan, chrétien originaire de l’Etat pétrolier de Bayelsa, en tant que vice-président a donc terminé le mandat de son prédécesseur comme le prévoyait la constitution. Les défenseurs de la règle non écrite souhaitaient que la candidature d’un Nordiste contribue au maintien de la tradition alors que les autres ont plutôt plaidé pour une exécution complète de mandat par Goodluck Jonathan. Les cadres du parti n’ont pu trancher la question laissant aux militants le soin de faire leur choix librement.
Les primaires au sein du PDP ont clairement affiché la volonté des militants de voir Goodluck Jonathan à la tête du pays. L’argument soutenu par les défenseurs de sa candidature était de dire qu’un cas de force majeur avait quelque peu inversé le leadership mais pas les principes fondamentaux du jeu des équilibres entre les ethnies, plus de 250, et les religions pour atténuer les divisions sociales.
Goodluck Jonathan est né le 20 novembre 1957 à Otueke dans l’Etat de Bayelsa (delta du fleuve Niger). Il a été enseignant, inspecteur d'école, puis maitre de conférence à l'université et chargé de la protection environnementale. Il est titulaire d'un doctorat de zoologie. C’est en 1998 qu’il entre en politique pour être élu vice-gouverneur de l'Etat de Bayelsa, producteur de pétrole du sud du Nigeria. A la faveur d’une sombre affaire de blanchiment d’argent, Goodluck Jonathan devient gouverneur en décembre 2005 en remplacement de Diepreye Alamieyeseigah destitué. Sur le ticket Yar’Adua à la présidentielle de 2007, il devient vice-président du Nigeria.