Le procureur anti-terroriste français ne s’était pas encore rendu sur place dans le maquis « Le Toulousain », là où ont été enlevés vendredi soir dernier les deux jeunes Français. En présence de son confrère nigérien et des policiers antiterroristes français et locaux, il a tenu à rencontrer les personnels du restaurant sur les lieux des évènements. Le gérant, le patron du « Toulousain », tous ont été déjà longuement entendus plusieurs fois par les enquêteurs.
Et selon une source judiciaire, l’enquête avance. De nombreuses auditions ont eu lieu et surtout celles des deux blessés nigériens, ces deux blessés arrêtés sur les lieux de l’opération militaire samedi qui sont au cœur de la controverse entre Paris et Niamey.
Le ministère français de la Défense affirme que ces deux Nigériens « habillés d’un uniforme de gendarme » sont des complices des ravisseurs. « Faux, déclare le ministre nigérien de l’Intérieur, ce sont des gendarmes nigériens ».
Reste donc toujours cette question : que faisaient-ils aux côtés des ravisseurs lorsque les forces spéciales françaises ont attaqué ? L’enquête commence à produire des éléments de réponse : la voiture des gendarmes nigériens serait tombée dans une embuscade des ravisseurs en territoire malien, selon plusieurs sources de l’enquête. Les ravisseurs, concrètement, les auraient emmenés avec eux avant d’être attaqués par les forces spéciales françaises. Plusieurs gendarmes nigériens auraient été tués. Deux ont survécu et ont commencé à parler.