France : rapatriement des dépouilles des deux otages tués au Niger

Les corps des deux otages français tués au Niger sont arrivés tôt à 6h10 ce mercredi 12 janvier à Paris-Roissy Charles de Gaulle. Le retour des corps devrait permettre d'en savoir plus sur les conditions de la mort des victimes. Une autopsie doit être pratiquée à l'Institut médico-légal de Paris. Lundi, Alain Juppé, le ministre français de la Défense a affirmé qu'ils avaient été exécutés par leurs ravisseurs.

Nicolas Sarkozy a fait savoir qu'il n'a rien à cacher sur la mort des deux otages. Les dépouilles de Vincent Delory et Antoine De Léocour sont arrivées ce 12 janvier à Roissy sur un vol Air France en provenance de Niamey. Promesse du chef de l'Etat, les Français doivent savoir ce qui s'est passé, mais difficile pour la presse d'en savoir plus que la discrétion affichée.

Le ministre chargé de la Coopération, Henri de Raincourt, s’est rendu à l’aéroport pour recevoir les familles avant une bénédiction des corps et une cérémonie de recueillement dans la plus stricte intimité.

A l'aéroport, il n'y aura pas d'interviews accordées. Pas plus qu'hier, mardi, à l'Elysée, où Nicolas Sarkozy recevait les familles. Pour le moment, les échanges officiels se passent à huis clos, les journalistes se contentent des hommages : la minute de silence à l'Assemblée nationale mardi après-midi, et les déclarations des politiques.

Lundi, le Premier ministre, François Fillon, a fait savoir que l'enquête judiciaire en cours ajoutée à l'autopsie pratiquée sur le territoire français déterminera les conditions du décès des deux jeunes hommes, morts vraissemblablement à la frontière malienne.

Du coté des familles, seule la soeur d'une des victimes a parlé : le rapatriement des corps c'est pour elle le plus important, la date des obsèques n'est pas encore fixée, mais le travail de deuil aura pu enfin commencer.

Le Sahel déconseillé aux voyagistes

Sur le plan international, l'Union européenne et les Etats-Unis parlent d'une même voix pour renforcer la sécurité, la formation des douaniers et promouvoir l'économie du Sahel. Face au risque d'enlèvement dans la région, le ministère français des Affaires étrangères a relevé son niveau de vigilance. En clair, Paris estime qu'il n’est plus possible de circuler en toute sécurité au Sahel.

Dans ce climat, le voyagiste français Point Afrique a décidé de suspendre les derniers vols et séjours qu'il proposait dans le Sahel, compte tenu de la situation. Trop de problèmes de sécurité.« AQMI a remporté la première manche, a déclaré Maurice Freund, son président. La peur s'est installée. Les touristes ne viennent plus ».

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