Fallait-il intervenir militairement pour libérer les deux ressortissants français enlevés samedi au Niger ? A l’issue de la réunion organisée par le Premier ministre pour informer les parlementaires sur cette opération et les conditions du décès des deux jeunes hommes, aucun des participants ne songeait à polémiquer sur ce point.
Pour le député socialiste François Loncle, il est des circonstances où l’unité nationale est indispensable : « c’est vrai, c’est un échec terrible et malheureux, mais franchement toute critique serait déplacée. Ce qui m’a rassuré tout de même c’est que le Premier ministre a dit que ce n’est pas un changement de stratégie. Il n’y aura pas des opérations militaires à chaque fois qu’il y aura une prise d’otages. On raisonnera au cas par cas ».
Une enquête aura lieu et les autopsies des corps des deux corps confirmeront s’ils ont été exécutés par leurs ravisseurs comme François Fillon l’a affirmé. Mais à entendre les parlementaires, peu de doute subsiste sur ce point comme sur celui de savoir si AQMI, l’organisation terroriste al-Qaïda au Maghreb islamique est impliquée dans cette opération.
C’est ce qu'explique le député Vert Yves Cochet : « le Premier ministre, l’amiral Guillot sont convaincus que le commanditaire est AQMI, mais ils ne savent pas si opérationnellement, les hommes qui étaient à l’intérieur de ces véhicules, étaient vraiment des gens d’AQMI ou des sous-traitants».
Le sort des autres otages français a aussi été évoqué par le Premier ministre qui a confirmé qu’au moins dans le cas des deux journalistes de France3 retenus en Afghanistan, Hervé Ghesquière et Stéphane Taponier, des négociations étaient en cours.