La nuit a finalement était calme dans le quartier d’Abobo où les habitants ont dû attendre six heures ce matin avant de pouvoir ressortir. Nuit calme, mais la situation reste quand même tendue.
Les violences des deux précédentes nuits ont coûté la vie à onze personnes, dont huit policiers. Des violences assimilables à des actes de guerre, selon le chef d’état-major des forces de défense et de sécurité, qui en attribue la responsabilité au camp d’Alassane Ouattara, le président reconnu par la communauté internationale.
Ce que ce dernier dément catégoriquement en accusant les forces de défense loyales au président Laurent Gbagbo de provoquer la population. Les forces de l’ordre affirment que des armes circulent en grand nombre dans ce quartier et entendent mettre à profit le couvre-feu pour, selon leur expression, « débusquer les auteurs des attaques ».
Lors des deux nuits de violence, les forces de l’ordre ont été prises en embuscade et ont
essuyé aussi des tirs nourris d’armes lourdes, notamment des roquettes de type RPG-7. Les jeunes du quartier, qui ont participé à ces combats urbains, déclarent avoir simplement voulu se défendre et ils disent s’être procurés les armes en attaquant à mains nues les forces de l’ordre.