Aqmi revendique le rapt des deux Français tués

Al-Qaïda au Maghreb islamique a revendiqué ce jeudi 13 janvier le rapt des deux Français, Vincent Delory et Antoine De Léocour, la semaine dernière à Niamey, au Niger. L'autopsie des otages a révélé des impacts de balles sur les corps des deux hommes, c'est ce qu'a annoncé ce jeudi soir le procureur de Paris Jean-Claude Marin. A Niamey, l'enquête continue et depuis lundi dernier le chef de la section antiterroriste du parquet de Paris et huit policiers français sont dans la capitale nigérienne pour participer à l'enquête.

Les enquêteurs nigériens et leurs collègues français, qui travaillent de concert, ne chôment pas.

Ce jeudi matin, ils étaient sur les lieux de l’enlèvement des deux Français au restaurant Le Toulousain. Un peu plus tard dans la journée, ils se sont rendus à la sortie de la ville de Niamey, là où le véhicule des ravisseurs et des deux otages a crevé.

Et bien sûr, il y a les auditions des témoins et des acteurs des évènements et parmi eux, les deux blessés nigériens arrêtés par les forces spéciales françaises samedi sur les lieux de l’opération militaire. Des blessés nigériens qualifiés jusque-là par la France de suspects ou de complices des ravisseurs et qualifiés par Niamey de vrais gendarmes nigériens.

L’enquête commence à produire des éléments précis sur leur présence aux côtés des ravisseurs. Selon des sources proches de l’enquête, il s’agirait bien de gendarmes nigériens pris dans une embuscade des hommes d’Aqmi sur le territoire malien.

Les ravisseurs auraient tué un gendarme. Quatre autres auraient été fait prisonniers et installés à l’arrière du pick-up récupéré par les ravisseurs. Et ce sont donc trois véhicules contrôlés par les hommes d’Aqmi qui auraient été pris un peu plus loin sous les feux des forces spéciales françaises. C’est donc là que deux autres gendarmes auraient été tués et que les deux autres auraient été blessés. La vérité commence à sortir.

A Paris, des interrogations persistent

Les incertitudes concernent tout d'abord la manière dont ont été tués les otages Français. Dès samedi, le ministère de la Défense affirmait qu'ils avaient été exécutés.
Le procureur de Paris, Jean-Claude Marin, précise que l'autopsie a révélé des impacts de balles sur les corps des deux hommes. L'un des otages aurait été abattu à bout pourtant d'un tir en pleine tête, les causes de la mort de l'autre otage sont plus difficile à établir. « Il présente des plaies par arme à feu et des brulures sur tout le bas du corps », a affirmé le procureur.

La question est toujours de savoir, si les deux jeunes Français ont été tués en réponse au déclenchement de l'opération française ou avant les premiers tirs.

Deuxième interrogation : que faisaient des hommes en uniforme de la gendarmerie nigérienne sur la zone de l'assaut final en territoire malien ? A Paris, le ministère de la Défense assure que des individus portants des tenues nigériennes ont participé aux combats contre les forces spéciales françaises. Ce qui laisserait penser que certains éléments armés nigériens auraient pu être complices. Mais un haut responsable gouvernemental nigérien affirme au contraire que les militaires « poursuivaient les gens d'al-Qaïda » et qu’ils ont été « victimes de tirs français », un tir fratricide.

Dernier hypothèse : le commando qui a pris en otage les deux Français aurait voulu couvrir sa fuite en enlevant des militaires nigériens à un barrage mais les militaires français les auraient confondus avec des terroristes lors de l'assaut, il s'agirait alors d'une bavure.

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