Couvre-feu, arrestation de l’opposant de gauche Hamma Hammami, la journée de mercredi s'est finalement terminée, comme elle a commencé, sous tension. L’apaisement espéré par les annonces du pouvoir n’aura pas eu lieu. Libérer les manifestants arrêtés et changer de ministre de l'Intérieur n'a pas suffi à calmer la rue.
Dès 14 heures (heure locale), et pour la première fois, des centaines de jeunes ont tenté de gagner l’avenue principale de la capitale. Ils ont immédiatement été bloqués par des centaines de policiers. Mais pendant une trentaine de minutes, leurs slogans demandant le départ de Ben Ali ont résonné dans la rue. Un fait inédit à Tunis et un symbole fort. Finalement, ils ont été dispersés à coup de gaz lacrymogènes.
Mais dans le reste du pays non plus, les annonces du pouvoir n’ont pas permis de calmer la contestation. A Douz dans le sud, à Sfax, Hammamet, Bizerte ou encore à Thala des manifestations se sont transformées en affrontements avec la police, faisant entre trois et cinq morts, selon les sources.
Le couvre-feu débouchera-t-il sur une accalmie attendue par le pouvoir ? Dans la soirée de mercredi, certaines sources évoquaient déjà de nouveaux accrochages dans la banlieue de Tunis.
Retrouvez L'invité Afrique de Christophe Boisbouvier : Vincent Gesser, chercheur français au CNRS qui a vécu 4 ans en Tunisie.