Avec notre envoyée spéciale à Niamey,
Alain Juppé a été reçu en audience pendant près d’une heure par le président Salou Djibo au palais présidentiel. Mais à la sortie, seul le ministre français de la Défense s’est exprimé : « Je suis venu saluer les autorités nigériennes pour l’engagement dont elles ont fait preuve et pour la parfaite coordination avec les autorités françaises », a expliqué Alain Juppé.
Tout en se félicitant de la volonté commune de lutter contre le terrorisme, le ministre français a demandé aux Nigériens de prendre des mesures complémentaires pour sécuriser plusieurs sites à Niamey, le lycée français, le centre culturel franco-nigérien, mais aussi des lieux publics comme les hôtels ou l’aéroport .« Ce sera fait», aurait répondu le président Djibo.
Alain Juppé est également revenu sur le déroulé des faits qui ont suivi l’enlèvement et qui s’est conclu par une intervention musclée des forces françaises contre les terroristes le 8 janvier. Officiellement, selon la France, les deux jeunes otages ont été exécutés par les ravisseurs. Officiellement encore, quatre terroristes ont été tués, trois ont été capturés dont deux blessés. Des policiers anti-terroristes français avec enquêteur, médecin légiste et magistrat sont actuellement à Niamey pour travailler sur l’enquête. L’autopsie des corps des deux jeunes otages, qui seront rapatriés ce mardi 11 janvier, se fera en France.
Restent de nombreuses zones d’ombres sur les circonstances exactes de l’intervention des forces spéciales françaises à bord d’hélicoptère le 8 janvier. Dans quelles circonstances, par exemple, les trois gendarmes nigériens tués ce jour là, ont-ils trouvé la mort ? Ce n’est en tout cas pas une bavure des Français, répond le ministre Alain Juppé :
« Nous avons constaté au terme de l’affrontement qu’il avait un certain nombre de morts, nos deux otages dont les corps ont été retrouvés, des terroristes et des personnes portant l’uniforme de la gendarmerie nigérienne. Ceci est exact. A l’enquête d’établir quelle était la raison de leur présence dans les véhicules que nous avons arrêtés ».
Du côté des autorités nigériennes, on reste étonnement silencieux depuis le début de cet enlèvement tragique.