Dès le coucher du soleil, les affrontements entre des groupes de jeunes gens et les forces de l’ordre ont repris dans la région de Tipaza à l’Ouest d’Alger tandis que dans la capitale, de violentes échauffourées se sont déroulées dans le quartier populaire de Bab Ezzouar à proximité de l’aéroport. Les wilayas de Bouira, Bejaia et Annaba ont également été le lieu d'incidents.
La hausse des prix des produits de base, dont le sucre et l’huile, a été considérée comme un facteur déclenchant de ces émeutes. Avec la réduction de 41% des charges des prix de revient de ces denrées, décidée samedi 8 janvier par le gouvernement -et valable jusqu’au mois d’août-, les petits revenus devraient souffler un peu et la contestation s'atténuer.
Les adultes sont restés en marge de ce mouvement et les émeutes, qui ont eu pour point de départ Bab el Oued, se seraient déclenchées également en raison d'une forte rumeur selon laquelle les autorités allaient sévir contre les vendeurs à la sauvette, principale occupation de milliers de jeunes gens. Cela expliquerait, entre autres, qu’ils se soient attaqués aux symboles de l’argent et de la consommation.
Le ministre de l’Intérieur a démenti samedi qu’il y ait une instruction dans ce sens. Cela suffira-t-il à rassurer ces jeunes qui vivent de ce commerce informel ? La sitation va-t-elle se normaliser ou prendra-t-elle une autre tournure si l’appel à une grève estudiantine de soutien, lancée sur Facebook, est suivi ? Pour le moment, ces émeutes ont fait trois morts, plus de 400 blessés et entraîné un millier d’arrestations.