RD Congo : le gouvernement de Kabila propose une présidentielle à un tour

En République démocratique du Congo, le gouvernement de Joseph Kabila veut changer les règles du scrutin pour les prochaines élections présidentielles prévues en novembre cette année. Il a annoncé lundi 3 janvier son intention de passer au mode de scrutin à un tour. Il y a eu des déclarations contradictoires depuis l’année dernière au sein de la majorité présidentielle sur ce projet de réforme. Cette fois c’est tranché.  

« Notre religion est faite », dit le ministre, porte-parole du gouvernement Lambert Mende. Le scrutin à un tour signifie que celui qui arrive en tête à gagné même s’il ne rassemble par exemple que 20% des suffrages.

Pour Lambert Mende, cela n’a rien d’anti-démocratique : « Ce n’est pas les deux tours qui font la démocratie. Les deux tours peut-être ça permet de renforcer le confort intellectuel d’un vainqueur qui dit oui, moi Joseph kabila j’ai 58%’, mais c’est tout. Ça ne veut pas dire que c’est la démocratie. Mais que faites-vous du prix ? »

Le prix d’une élection à deux tours est estimé par le gouvernement à 700 millions de dollars, moitié moins pour un tour unique.

L’autre argument est de dire que le deuxième tour peut cristalliser les tensions comme au Kenya, en Guinée, en Côte d’Ivoire ou même en RDC en 2006.

L’opposition parlementaire réfute ces arguments. Elle compte se battre jusqu’au bout. François Mwamba, secrétaire général du MLC menace d’un boycott. « Si c’est comme ça Joseph Kabila ira tout seul, dit-il. S’il y a tentative de passage en force de l’actuel majorité, eh bien ils iront dans cette affaire avec leur argent, leur sécurité, leur règle du jeu. Ça serait devenu un processus unilatéral qui frise le dictat. »

Mais le MLC n’est pas seul dans l’opposition. Dans cette querelle pré-électorale, il lui faudra compter avec les autres leaders qui ont presque commencé la campagne.

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