Les magistrats de la Cour suprême ont travaillé derrière des portes closes. Et tout le monde ici espère qu’ils seront en mesure ce soir du jeudi 2 décembre de proclamer les résultats définitifs. Car à Conakry, on a hâte que tout cela se termine. On a hâte de reprendre une vie normale. Deux jours de violence puis l’instauration de l’état d’urgence le 17 novembre ont généré ce que le mouvement social guinéen qualifiait, le 1er décembre, d’atmosphère pesante.
La ville de Conakry est livrée aux rumeurs, plus farfelues les unes que les autres, à tel point que le Premier ministre de transition est intervenu au soir du 1er décembre à la télévision nationale, pour rassurer tout le monde sur la bonne santé des deux candidats et du chef de l’Etat, le général Sékouba Konaté qui subit en ce moment des examens médicaux au Maroc.
Ce même jour, l’état-major de l’armée guinéenne a annoncé que 26 hommes avaient été radiés des rangs des forces de défense et de sécurité. Ils seront mis à la disposition de la justice pour tirs non autorisés, pillages et ventes d’armes de guerre avant et pendant l’état d’urgence.
Une mesure destinée sans doute à rassurer les populations qui redoutent que ne se reproduisent des manifestations violentes, mais aussi, une répression musclée de la part des forces de l’ordre.