Quatorze ans après sa mort, l’ex-président et empereur centrafricain a été « réhabilité dans tous ses droits ». Dans l’entourage du président François Bozizé, on explique qu’il s’agit d’une juste reconnaissance des services rendus au pays par Jean Bedel Bokassa. En référence, notamment, à certains édifices construits sous ses douze ans de pouvoir présidentiel et deux ans de règne impérial.
La réhabilitation de Bokassa ne choque pas certains dirigeants de l’opposition qui estiment qu’il est temps de tourner la page, tout en regardant l’histoire centrafricaine en face. Le dirigeant Bokassa ayant marqué au fer rouge son pays, en éliminant des militaires, des cadres, mais surtout pour avoir ordonné le massacre d’une centaine d’écoliers à Bangui en 1979, ce qui a d’ailleurs contribué à accélérer sa chute.
A l’approche de la présidentielle, l’opposant Martin Ziguélé soupçonne une démarche électoraliste de François Bozizé. Un clin d’œil en direction des Centrafricains originaires de la région de Bokassa et des anciens présidents Boganda et Dacko : la Lobaye. Une région qui vivote, malgré les promesses de développement faites par Bozizé en 2005.
De leur côté, les familles victimes de Bokassa sont scandalisées par sa réhabilitation. Elles promettent de continuer leur quête pour être indemnisées.