Si le dénouement de prises d’otages dans le delta du Niger s’effectue le plus souvent via le paiement d’une rançon, cette fois ce sont les militaires qui sont intervenus. Au cours d’une opération d’envergure, risquée mais qui a permis la libération des 19 otages dont deux Français, retenus par le Mend, le Mouvement pour l’émancipation du delta du Niger.
Les hommes ont été retrouvés sains et saufs mercredi au camp d’Obese, dans l’Etat de Rivers, et ils seraient en bonne forme. C’est en tout cas ce qu’ont indiqué plusieurs sources présentes à Port-Harcourt, la capitale du sud pétrolifère, lors d’un point de presse organisé ce jeudi par l’armée nigériane.
Une mise en scène symptomatique de la portée politique de ces libérations. Pour le président sortant Goodluck Jonathan, la question de la sécurité dans le delta du Niger est en effet cruciale.
Non seulement, le chef de l’Etat se doit d’assurer la stabilité dans la région du sud pétrolifère pour des raisons économiques, ce qui confirmerait l’assentiment de la communauté internationale à l’endroit de sa politique. Au-delà, il joue sa carte de candidat à la prochaine élection présidentielle prévue début 2011.
Car ces libérations donnent assurément à ce natif de la région la stature d’un homme à poigne alors que certains Nigérians critiquent souvent son manque de charisme.
Reste à savoir si cela aura un impact sur son image de candidat outsider au sein du PDP, la Parti démocratique du peuple, dont les primaires doivent se tenir dans les prochaines semaines.