Sékouba Konaté est peut être aujourd'hui l'homme le plus soulagé de Guinée. Le processus électoral est allé à son terme, et après des mois d'attente, le président de la transition va enfin pouvoir rendre son tablier.
Avec sa voix mal assurée et son langage d'homme de troupe, le général confiait régulièrement en privé : « Le pouvoir je m'en fous, la politique je n'y comprends rien, je n'aurais jamais dû accepter ce poste, je veux partir vite et aller me reposer à l'étranger ».
En effet, à la différence de nombre de ses pairs du continent, Sékouba Konaté n'a jamais rêvé des ors du palais présidentiel. A la mort de Lansana Conté, dont il est l'un des protégés, le commandant du bataillon des troupes aéroportées apparaît comme le mieux placé pour prendre la tête du putsch et accéder à la tête de l'Etat.
Tenir une armée guinéenne indisciplinée et violente
Finalement, c'est Moussa Dadis Camara qui prend les rênes de la junte, avec son appui. Lorsque le turbulent capitaine est gravement blessé en décembre dernier, la communauté internationale et surtout le médiateur burkinabé Blaise Compaoré estiment alors que Sékouba Konaté est le seul capable de tenir une armée guinéenne indisciplinée et violente.
Sous leur pression, le timide général accepte à contre cœur la mission d'organiser une élection permettant de rendre le pouvoir aux civils. La mission est aujourd'hui accomplie et Sékouba Konaté ne devrait pas tarder à s'envoler pour le Maroc ou le Sénégal.