Hier, dimanche 14 novembre 2010, déjà un ancien de Bambeto, dans la banlieue de Conakry, avait confié ses craintes de voir les jeunes manifester : « Dès que les résultats prennent du retard, la majorité des gens se posent des questions et se demandent s’il y aura trucage ».
A l’approche de la publication des résultats provisoires, la nervosité ambiante s’est enflammée. Les manifestations ont démarré aujourd’hui le long de la route Le Prince, dans les quartiers de Dar es-Salam, Hamdallaye, Bambeto, Cosa et Simbaya.
Pneus brûlés, jets de pierres des jeunes, les forces de l’ordre ont répliqué par des tirs de gaz lacrymogène et des tirs à balles réelles. « Les jeunes sont descendus dans la rue parce qu’ils ne voulaient pas qu’on proclame aujourd’hui les résultats », explique un habitant de Bambeto.
« On a barré la route en brûlant des pneus pour montrer qu’on n’est pas contents, dit un jeune de Hamdallaye. On pense qu’ils veulent nous voler les élections, c’est pour cela qu’on manifeste ».
Le feu de la colère a été alimenté dans la journée par les déclarations des deux candidats du second tour. L’un et l’autre ont dit à la presse qu’ils estimaient être vainqueurs.