Au lendemain de la clôture du scrutin, la curiosité des Guinéens pour les résultats est telle que des chiffres très locaux, très partiels ont traversé le pays toute la journée, de téléphone à téléphone, de bouche à oreille.
Installé dans un bar-café, à Dixin, en banlieue de Conakry, ou assis sur de simples bancs posés dans le quartier de Banbetto, les habitants partagent les chiffres que chacun a pu glaner et tentent d’en tirer une analyse générale.
C’est à vrai dire tout le pays qui semble s’interroger et spéculer sur les résultats. « A Kankan, en Haute-Guinée, les gens parlent beaucoup, chacun donne son chiffre, explique un habitant joint par téléphone, mais moi je n’en tiens pas compte, dit-il, car souvent il s’agit de rumeurs. Il faut être encore patient. »
La rumeur justement est plus forte que jamais pendant ces heures d’attente. « Les gens reçoivent des appels téléphoniques des autres localités du pays qui disent noir le matin et blanc l’après-midi », déplore un habitant de Pita en Moyenne-Guinée.
« On reçoit pêle-mêle des appels qui vont dans des sens contraires, cela nous tourmente », dit pour sa part un habitant de Kissidougou en Guinée forestière. Toutes ces rumeurs, estime-t-il, peuvent créer des problèmes au sein de la population.