Avec notre correspondante à Johannesburg, Juliette Rengeval
Les terres de Charles Senekal resteront à lui : une exploitation de 20 mille hectares plantée de canne à sucre, dans la province du Kwazulu Natal et que revendiquaient les Gumbi et les Myeni.
Cela faisait neuf ans que les deux clans réclamaient ces terres, affirmant avoir été spoliés. De son côté, le fermier a engagé deux ethnologues pour savoir si véritablement, les deux clans avaient un jour possédé ces terres. Et d’après ces ethnologues la réponse est «non».
L’Etat sud-africain a apparemment décidé de suivre leur avis. L’Afrique du Sud est engagée dans une réforme agraire extrêmement délicate. L’objectif, c’est entre autres, de rendre aux Sud-Africains noirs les terres que leur ont volé les blancs.
D’ici 2014, 30% des fermes appartenant aux blancs doivent revenir aux noirs. On est à peine à 5% aujourd’hui. Il faut dire que la réalité est complexe. Il y a le spectre du Zimbabwe qui hante l’Afrique du Sud. Il y a aussi la volonté de ne pas effrayer les investisseurs, et la prise de conscience, aux sein même de l’ANC, que les fermiers blancs, avec leurs grosses exploitations, sont une richesse.
Mais d’un autre côté, la pression est énorme pour rétablir un peu de justice après les années d’apartheid. Et l’International Crisis Group par exemple a déjà averti que sans redistribution des terres la violence rurale, contre les fermiers blancs notamment, irait croissante.