«Huit ans après l’affaire du Joola, cette interpellation prouve que l’affaire n’est pas éteinte» a déclaré le coordinateur des associations de familles des victimes, Idrissa Diallo, qui a longtemps dénoncé le «statu quo du dossier». L'arrestation du fonctionnaire a été rendue publique vendredi 22 octobre à Dakar, de sources gouvernementale et judiciaire.
Peu après le naufrage du Joola, le 26 septembre 2002, l’Etat sénégalais limoge des hauts gradés de l’armée et des ministres. A Dakar, une enquête est ouverte, mais dès 2003, la justice sénégalaise classe l’affaire. Jointe par RFI une source proche du dossier déclare qu’à l’époque la justice avait estimé que les principaux responsables du drame étaient décédés lors du naufrage.
A Paris, les familles des 22 victimes françaises portent plainte «contre x» et le 12 septembre 2008 un juge français lance un mandat d’arrêt international contre neuf responsables civils et militaires sénégalais. Un an plus tard, la cour d’appel de Paris annule deux mandats qui visaient l’ex-Premier ministre Mame Madior Boye et l’ex-ministre des Forces armées Youba Sambou.
Gomis Diédhiou, ce fonctionnaire récemment interpellé par la police française fait partie des sept fonctionnaires encore visés par des mandats d’arrêt internationaux. Au moment du naufrage, il était le chef du bureau de la sécurité maritime. Ses avocats ont annoncé qu’ils se rendraient prochainement à Paris pour « faire annuler ces mandats d’arrêt ».