Huit ans après le naufrage du Joola, les familles des victimes tirent un bilan mitigé sur le plan judiciaire. « Rien n’avance, c’est le statu quo », regrette Idrissa Diallo, présidente du collectif de coordination des familles de victimes du Joola.
Peu après le naufrage en 2002, l’Etat sénégalais limogeait des hauts-gradés de l’armée et des ministres. Mais dès 2003, la justice sénégalaise a classé le dossier.
Le 12 septembre 2008, un juge français a lancé un mandat d’arrêt international contre neuf responsables civils et militaires sénégalais.
Le renflouement du ferry
Un an plus tard, la cour d’appel de Paris a annulé deux mandats qui visaient l’ex-Premier ministre Mame Madior Boye, et l’ex-ministre des Forces armées, Youba Sambou. Reste donc sept mandats d’arrêt pour lesquels la justice n’a pas encore tranché.
Pour accomplir un devoir de mémoire, les familles des victimes demandent toujours le renflouement du ferry, qui contiendrait, selon elles, un millier de corps. Elles souhaitent aussi la création d'un mémorial-musée à Dakar.
A ce jour, seule l’indemnisation des familles de victimes a été versée. Selon le Comité d’initiative pour le mémorial-musée, 75 à 80 % des familles ont été dédommagées à raison de dix millions de francs CFA par victime, soit environ 15 000 euros.