Mauritanie: trois djihadistes condamnés à la peine capitale

La Cour criminelle de Nouakchott a condamné mercredi 20 octobre trois djihadistes mauritaniens, membres du groupe Ansar Allah affilié à al-Qaïda, notamment pour leur  participation à une fusillade au cours de laquelle un policier avait été tué à Nouakchott en 2008. Parmi les prévenus visés par ce réquisitoire figurent Khadim ould Semane, le chef d’Ansar Allah, ainsi que Sidi ould Sidna et Marouf ould Haiba, déjà condamnés à mort en mai dernier pour le meurtre de quatre Français à Aleg en 2007.

A l’énoncé du verdict Khadim ould Semane s’est levé et brandi le poing en hurlant « Allah Akbar » « Dieu est le plus grand ». Marouf ould Haiba et Sidi ould Sidna sont eux restés impassibles. Il faut dire que les deux hommes sont déjà sous le coup d’une condamnation à la peine capitale pour le meurtre de quatre Français.

Deux accusés contre lesquels le parquet avait également requis la peine de mort ont pris quinze et dix ans de prison. Pour les sept autres prévenus présents le procureur avait demandé vingt ans d’emprisonnement, ils ont été condamnés à des peines de deux à dix ans. Un Tunisien, l’unique étranger du groupe, a été acquitté.

« Je ne comprends pas ce verdict, a commenté l'avocat de trois prévenus, je ne comprends pas sur quel critère la cour a échelonné les peines, puisque pour les condamnés à mort comme pour les autres il n’y avait pas de preuve. Seuls trois accusés ont reconnu les faits les autres devraient être acquittés. », a-t-il ajouté.

Mercredi matin 20 octobre, avant la mise en délibéré Khadim ould Semane avait fait comme le veut l’usage sa dernière déclaration. Une déclaration qui a durée une heure et trente minutes pendant laquelle il est revenu sur son parcours de djihadiste et sur l’historique des relations entre al-Qaïda et les gouvernements mauritaniens.

« Les Mauritaniens qui empêchent les djihadistes d’attaquer les Occidentaux sont des mécréants, a-t-il expliqué. Il existe une liste de policiers, d’officiers de l’armée et d’hommes politiques mauritaniens qui vont être exécutés. C’est la prochaine phase de notre action », a-t-il menacé. Son dernier mot, il l’a réservé à la France à qui il a promis : « des nuits noires ».

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