Au Niger deux hauts gradés en garde à vue et un autre écarté du gouvernement

Après plusieurs jours de rumeurs et d'incertitudes, l'ex-numéro deux de la junte au Niger, le colonel Abdoulaye Badié et un autre haut gradé, le colonel Sidikou ont été placés vendredi soir 15 octobre 2010 en garde à vue à la gendarmerie à Niamey. Une information confirmée par plusieurs sources mais qui n'a pas été annoncée officiellement. Vendredi soir également, la présidence a annoncé le limogeage d'un autre militaire, le colonel Diallo, qui quitte donc son poste de ministre de l'Equipement. Il s'agit d'un proche des colonels Badié et Sidikou.

En fin de matinée vendredi 15 octobre, intriguée par le climat de confusion qui règne ces derniers jours à la tête du pouvoir nigérien, une délégation des Nations unies et de la Cedeao se pose à Niamey pour rencontrer le président Salou Djibo. A la sortie de l'entretien, le représentant de l'ONU en Afrique de l'Ouest se veut optimiste et confiant : le général Djibo «nous a assuré que la situation était sous contrôle et que personne n'était arrêté», explique Saïd Djinnit.

Une affirmation vite démentie. En milieu d'après-midi un premier gradé, le colonel Sidikou, ancien haut commandant de la garde républicaine est interpellé et placé en garde à vue au commandement de la gendarmerie. Trois heures plus tard, c'est au tour du colonel Abdoulaye Badié, ex-numéro deux de la junte, d'être à son tour interpellé et mis aux arrêts.

Il est 20h30 à Niamey : le général Djibo s'adresse à la Nation sur les médias publics pour annoncer le lancement de la campagne référendaire.

Aucune allusion n'est faite aux changements opérés parmi la junte. Au même moment, la présidence annonce un remaniement technique au sein du gouvernement. Le colonel Diallo, un très proche des colonels Badié et Sidikou est limogé de son poste de ministre de l'Equipement.

Dans l'entourage des militaires arrêtés, on se dit victime d'une machination : le président Djibo accuserait les trois hommes d'être les auteurs d'un complot contre lui.

Du côté de la présidence, on affirme que ses arrestations auraient permis de déjouer une déstabilisation de la transition. Le référendum constitutionnel est prévu dans deux semaines.

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