Contrairement à ce qui a été dit, le colonel Abdoulaye Badié n'a pas été arrêté mercredi 13 octobre. Il est bien chez lui dans sa maison des quartiers sud de Niamey, parmi ses proches. Un journaliste a pu se rendre chez lui et vérifier cette information.
Cependant, le colonel Badié a bien été limogé de son poste de secrétaire permanent du Conseil suprême pour la restauration de la démocratie (CSRD). Selon un décret présidentiel publié dimanche 10 octobre, le colonel Abdoulaye Badié a bien été évincé de son poste, sans pour autant être exclu de la junte.
Deux autres hauts gradés proches du colonel Badié ont également été limogés de leurs fonctions. Aucune explication officielle n'a été fournie pour justifier de tels limogeages. On sait seulement qu'il existe au sein de la junte plusieurs clans. Depuis plusieurs mois on parle de militaires qui voudraient prolonger la transition dont la fin est prévue pour le mois de mars. Le président Salou Djibo, pour sa part, souhaite respecter le calendrier.
Dans l'entourage du colonel Badié, on parle de « machination » contre lui. Ce jeudi 14 octobre 2010 au matin, la presse locale fait état de ce climat pour le moins confus. Elle parle de « ménage au sein de l'armée », de « fêlure » et évoque même un « coup d'Etat déjoué contre le président Salou Djibo ».