Rebelote pour Raymond Dokpesi, le directeur de campagne du général Ibrahim Babangida, qui a passé six heures mardi 5 octobre dans les bureaux du service de sécurité de l’Etat (SSS). Magnat de la presse, il a été entendu pour sa complicité présumée dans le double attentat de vendredi en raison de messages texto qui auraient été retrouvés dans le portable de l’un des neuf suspects actuellement détenus. C’est en tous les cas ce qu’a indiqué à RFI un membre de l’équipe de campagne.
De quoi a-t-il été question ce mardi ? Pour l’heure impossible à savoir. Mais d’après cette même source, qui a déclaré avoir vu Raymond Dokpesi la veille à l’issue de sa première convocation, il ne s’agit là que « d’une tentative d’intimidation. Lundi on lui a demandé quels liens il avait avec ces messages, puis très vite ils lui ont posé des questions sur le financement de la campagne d’Ibrahim Babangida et sur les tendances électorales dans le nord, a affirmé ce proche de Dokpesi. Avant de s’emporter, le président instrumentalise un problème sécuritaire à des fins politique ».
Les primaires au sein du parti démocratique du peuple (PDP), qui doivent se dérouler dans les prochaines semaines en vue de l’élection présidentielle prévue début 2011, doivent opposer entres autres le président sortant Goodluck Jonathan, chrétien originaire du sud, et l’ancien général Ibrahim Babangida un musulman du nord Nigeria. Un affrontement politique de taille en perspective puisqu’en raison d’une règle non écrite d’alternance nord/sud qui prévaut au sein du parti au pouvoir, Goodluck Jonathan n’est pas le candidat naturel du PDP.