Dans le sillage des déclarations du président Goodluck Jonathan qui avait affirmé ce week-end que le double attentat commis lors du cinquantenaire de l’indépendance était le fait « d’un groupuscule terroriste résidant hors Nigeria et payé par des gens », les services de renseignement ont annoncé ce lundi 4 octobre 2010 avoir déjoué un complot.
Lors d’une conférence de presse qui se tenait dans la capitale fédérale, le Service de sécurité de l’Etat (SSS) a indiqué que les auteurs des attentats avaient initialement prévu de faire exploser six voitures piégées et ce deux jours plus tôt dans le quartier d’Abuja où se trouve notamment la résidence présidentielle. « L’acte de terrorisme abject a été déjoué dès que nous avons reçu des informations tôt le 28 septembre », a expliqué Marilyn Ogar, la porte-parole du SSS qui a ajouté que 9 suspects avaient été arrêtés.
Leur identité n’avait pas été révélée mais d’après les services de renseignement nigérians tous avaient un lien avec Henry Okah. Souvent présenté comme le principal dirigeant du Mend qui a revendiqué les attentats, Henry Okah avait été libéré de la prison dans le cadre du processus d’amnistie lancé en 2009. Arrêté ce week-end en Afrique du Sud, il comparaissait ce lundi devant le tribunal de Johannesburg.
En Afrique du Sud, Henry Okah nie les faits
Henry Okah est accusé de terrorisme par la justice sud-africaine. Il est désormais formellement inculpé. Lui et ses avocats disent au contraire qu’il n’a rien à voir dans les attentats d’Abuja.
Une prochaine comparution a été fixée au 14 octobre prochain. Ce jour-là, la cour se prononcera sur son éventuelle mise en liberté sous caution.
La défense, elle réclame la relaxe pure et simple et parle d’arrestation illégale. Henry Okah ne serait plus aujourd’hui qu’un homme d’affaires prospère, vivant en exil en Afrique du Sud.
Pour l’un de ses avocats, Piet du Plessis, Henry Okah risquerait même beaucoup s’il était maintenu en prison comme un simple criminel. Il demande son placement en détention dans un établissement de haute sécurité. La défense et l’accusation doivent se rencontrer à nouveau demain pour en discuter.