Tout indique que le classement du projet de loi criminalisant le colonialisme est l’aboutissement d’un consensus politique au plus haut niveau de l’Etat. Abdelaziz Ziari, président de la Chambre basse du Parlement, numéro trois dans la hiérarchie institutionnelle, a officiellement fait savoir que ce projet « n'est pas inscrit à l'ordre du jour de la session actuelle ni probablement pour la session qui suit », et cela pour des considérations « diplomatiques, internationales et juridiques ».
Il a rappelé « que la politique étrangère du pays est définie par le président de la République », laissant ainsi entendre que cette initiative n’aurait pas eu son aval. Abdelaziz Ziari a toutefois tenu à dire que l’Algérie ne renonce pas à réclamer du colonisateur français qu’il reconnaisse ses crimes.
Pour le moment, le classement sans suite de ce projet de loi devrait contribuer à détendre davantage les relations politiques franco-algériennes. Il devrait satisfaire également les Algériens qui, comme l’ex-secrétaire général du Front de libération nationale (FLN), Abdelhamid Mehri, pensent que chacun doit assumer son passé sans avoir à s’en excuser.