Ceux qui connaissent le personnage le décrivent comme un homme, petit, sans aucune prestance particulière, plutôt sec, portant une barbichette. Quelqu'un de caractériel, qui parle de manière saccadée, et avec qui la négociation n'est pas facile. Plusieurs otages ont témoigné de leur rencontre dans le désert avec Abdelhamid Abou Zeid.
L'Autrichien Wolfgang Ebner libéré en octobre 2008 se souvient d'un homme colérique et méfiant, mais parfois amical. Le Français Pierre Camatte a décrit, à sa libération en février dernier, un homme l'oreille collée à son téléphone satellitaire, respecté par son entourage mais une sorte de robot, de machine, sans une quelconque humanité. Pierre Camatte n'a jamais parlé religion avec le chef islamiste mais il été soumis à un interrogatoire personnel très poussé, et bizarrement aussi, questionné sur l'outil internet.
Abdelhamid Abou Zeïd a un parcours médiocre, confie un expert du Sahara. Il ne s'est jamais illustré par un fait d'armes particulier quand il était dans le maquis algérien durant les années 1990, ajoute cette source. Ce qu'on sait de lui, c'est qu'il a rejoint le FIS, Front islamique du salut, avant de basculer dans la lutte armée avec son frère qui aurait été abattu par l'armée algérienne en 1995.
Les premiers otages qui l'ont côtoyé sont les Européens enlevés en 2003 par Abderrazak dit « le para », dans le sud algérien. A plus de 40 ans, il fait aujourd'hui partie des « anciens » du Nord-Mali.