La méthode quasiment la même est désormais bien rodée : toujours une cassette envoyée à la chaîne de télévision Al-Jazira. Dans le message lu par son porte-parole, identifié comme Salah Abi Mohammed, al-Qaïda au Maghreb islamique revendique le rapt, et « informe le gouvernement français que les moudjahidine vont lui transmettre ultérieurement leurs demandes légitimes ».
« Nous mettons également en garde contre toute autre stupidité » ajoute le porte-parole, allusion à l'armée française qui est engagée dans une large opération de recherche au Niger. Puis le porte-parole de l'Aqmi précise : « Suite à la promesse d'une riposte faite par son émir Abou Moussab, un groupe de moudjahidine héroïques a réussi, sous la conduite de cheikh Abou Zeid, à pénétrer sur le site minier français d'Arlit, en dépit des strictes mesures militaires et des multiples barrages de sécurité ». Dénommés les « lions de l'islam », ils ont ainsi réussi à « déjouer tous les dispositifs de surveillance ».
Aussitôt la diffusion de ce message, le ministère français des Affaires étrangères a indiqué qu'il était en train de vérifier l'information. Mais plus tôt dans la journée, le porte-parole du gouvernement nigérien avait déjà assuré que les otages étaient désormais retenus dans le nord-est du Mali, dans une zone montagneuse du désert par le même Abdel Hamid Abou Zeid, cet islamiste algérien qui dirige Aqmi au Mali.
Nicolas Sarkozy a réuni pour sa part dans l'après-midi du 21 septembre un conseil restreint sur ce dossier. Le ministre de l'Intérieur, Brice Hortefeux, s’est envolé dans la soirée pour le Mali, un déplacement prévu de longue date dont il profitera pour faire le point sur la crise avec les autorités locales.