La chef de la diplomatie rwandaise a tenu ici deux séances de travail avec son homologue congolais et avec son collègue du ministère de la Justice. Le gouvernement de la République démocratique du Congo n’a pas communiqué sur cette visite, ni avant ni après.
Si le Rwanda se sent outragé par le rapport des Nations unies sur l’attitude de son armée dans l’est du Congo, le Congo est pour sa part bien embarrassé. Ces accusations anti-rwandaises arrivent au moment où les relations se normalisent, voire se réchauffent entre les deux anciens ennemis. Joseph Kabila était présent à l’investiture de Paul Kagame la semaine dernière.
« Nous ne voulons pas réveiller les vieux démons », dit un proche du pouvoir à Kinshasa sous couvert de l’anonymat, mais : « Nous ne pouvons pas non plus cracher sur les cendres de nos compatriotes ». Entendez par là : il n’y aura pas de position commune des deux pays, face à un éventuel tir de barrage aux Nations unies, pas de texte signé.
En revanche, le Rwanda pourra compter sur une sorte de neutralité de Kinshasa. Ici, le pouvoir voudrait surtout que le temps passe, et que l’on oublie ce rapport controversé.