Flou total avant le 2e tour de la présidentielle en Guinée

En Guinée les appels au calme se multiplient, après des violences entre partisans des deux candidats en lice pour le second tour de la présidentielle prévue dimanche 19 septembre, des violences qui ont fait un mort et 50 blessés pendant le week-end du 11 et 12 septembre à Conakry. Mais pour l'instant, les deux candidats campent sur leurs positions, malgré les tentatives de médiation esquissées aujourd'hui par le gouvernement guinéen.

Comme il semble bien loin le code de bonne conduite conclu à Ouagadougou sous l'égide du médiateur Blaise Compaoré. Cellou Dalein Diallo et Alpha Condé échangent des propos venimeux tandis que leurs partisans en viennent aux mains dans les rues de Conakry. Jean Marie Doré a beau avoir tenté de les raisonner ce lundi 13 septembre l'un après l'autre. Son influence n'a que peu de poids notamment sur Celou Dalein Diallo qui soupçonne le Premier ministre d'être instrumentalisé par Alpha Condé.

Le Premier ministre a promis aux deux hommes que le gouvernement prendra ses responsabilités pour éviter un dérapage violent du processus électoral. Il a également écouté les doléances et les accusations réciproques des finalistes. Pour l'heure chaque partie campe sur ses positions. Cellou Dallein Diallo ne veut pas entendre parler d'un éventuel report alors qu’Alpha Condé estime lui que de nombreux points restent à régler pour que ce second tour ne soit pas sujet à des contestations.

Bataille pour la direction de la Céni

Par ailleurs, une autre bataille se déroule au sein de la Céni pour savoir qui va remplacer Ben Sekou Sylla à la tête de l'institution. Deux camps s'opposent farouchement, l'un réclamant la nomination d'une personnalité neutre à la présidence, en l'occurrence le syndicaliste Lonceny Camara et l'autre voulant que la première vice-présidente Hadja Aminata Camara assure l'intérim. Là encore Alpha Condé et Celou Dalein Diallo défendent des positions radicalement opposées, s'accusant de vouloir prendre le contrôle de la Céni.

Le dimanche 12 septembre la cacophonie était totale entre les différents membres de la commission électorale. Certains affirment que la présidente par intérim a été remplacée par le syndicaliste Lonsény Camara. Pur mensonge rétorquent d'autres. Dans ce climat dégradé, beaucoup se demandent également si la Céni sera techniquement prête pour organiser le second tour dimanche 19 septembre.
 

Silence de Sekouba Konaté

Dans cette cacophonie, le silence du président de la transition le général Sekouba Konaté n'en est que plus assourdissant. L'homme qui ne cessait de prendre la parole au début du processus électoral pour avertir qu'il ne tolérerait aucun débordement est devenu étrangement absent du débat.

La président du CNT le conseil national de la transition, Rabiatou Sera Diallo, appelle les deux candidats au calme et souhaite le retour à une campagne apaisée afin que l'on puisse voter le 19 septembre :
 

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