A neuf jours d'un scrutin crucial pour l'avenir de la Guinée, la Commission électorale se retrouve au cœur d'une tourmente qui risque de laisser des traces. Pour la coalition Arc-en-ciel, celle qui soutient le candidat Alpha Condé, le jugement du tribunal de Dixinn démontre que la Ceni n'a pas agi en toute transparence et qu'il faut changer sa direction.
« Lorsque des agents assermentés se permettent de dissimuler intentionnellement des procès-verbaux de cinq préfectures et qui ont donné l’annulation des résultats de ces préfectures, cela est un motif suffisant pour mettre en danger la société. Je pense que ce n’est que justice et ce sera un bon exemple à l’avenir pour que le deuxième tour puisse se passer dans de bonnes conditions », affirme François Fall, porte-parole de la coalition Arc-en-ciel.
Dans le camp de l'autre candidat, Cellou Dalein Diallo, on accuse l'adversaire d'avoir instrumentalisé le juge et surtout de vouloir déstabiliser la Ceni à la veille du vote. « Le jugement est intervenu en l’absence de El-hadj Boubacar Diallo et de Ben Sékou Sylla, et en l’absence aussi de leurs avocats. Et donc le jugement n’a aucune valeur légale. Le procureur a déjà interjeté l'appel. Déjà ces deux personnalités de la Ceni bénéficient d’une immunité, ce que le juge n’a pas pris en compte », souligne Bah Ouri, le vice-président de l'UFDG (Union des forces démocratiques de Guinée).
Quoi qu'il en soit, la Ceni va devoir tirer les conséquences politiques de ce jugement.
Condamnés en première instance, Ben Sekou Sylla et Boubacar Diallo ne pourront plus travailler sans éveiller les soupçons de la coalition Arc-en-ciel. La commission électorale se réunit d'ailleurs le samedi 11 septembre en session plénière pour examiner les suites à donner à cette affaire.