Après la promulgation du texte, l’Assemblée nationale va devoir passer un ensemble de lois pour pouvoir s’adapter aux nouvelles clauses de la Constitution, cela concerne tous les domaines : la terre, la justice, la police. Bref, un travail de titan et ce, à seulement deux ans de l’élection présidentielle.
« Les Kenyans ont parlé, c’est maintenant que le vrai travail commence », titre l’éditorialiste du quotidien Daily Nation. Si les journaux relatent le climat d’euphorie, à l’issue d’un scrutin pacifique et transparent, ils passent également en revue la tâche titanesque qui attend le gouvernement de Nairobi.
« La nouvelle Constitution ne fait que nous donner des outils pour apporter un vrai changement », souligne quant à lui Ndung’u Wainaina, directeur du Centre international sur la politique et les conflits (ICPC). D’ici quinze jours, le président Mwai Kibaki devra promulguer la nouvelle Constitution et le Parlement va devoir voter un nombre important de lois concernant la terre, la lutte contre la corruption, la décentralisation des pouvoirs ou, encore, le mécanisme de contrôle sur la nomination des juges par le président.
Or, comme le rappelle Muthoni Wanyeki, directeur exécutif de la Commission kenyane des droits de l’homme (KHRC), le Parlement a une moyenne de six à huit lois par an. Alors que tous les secteurs – justice, sécurité, services publics – devront faire l’objet de réformes. Le plus urgent, selon de nombreux observateurs étant d’unir les camps du « oui » et du « non » pour ne pas créer des divisions politiques qui pourraient bloquer l’action du gouvernement d’union nationale.