Le procureur de la République avait requis 15 ans de prison contre Jackie Selebi, estimant même qu'il a été indulgent envers un policier qui a craché sur son insigne.
Le juge Meyer Joffe a suivi le réquisitoire et a rendu son jugement en milieu de journée, ce mardi 3 août 2010, condamnant l’ex-patron de la police, à 15 ans de prison. « J’estime la durée de la peine appropriée à l’infraction commise », a-t-il conclu. Cette peine est, par ailleurs, assortie d’une confiscation des biens de l’ancien chef de la police. Il avait reçu des caïds de la pègre sud-africaine beaucoup d’argent, soit quelque 130 000 euros.
Costumes griffés, chaussures de luxe ou voyages à l’étranger tous frais payés, Selebi a tout reçu ou presque des mains des patrons de la pègre sud-africaine, à une époque où il était le chef de la police nationale et chef d’Interpol. Sa propension à faire des compromis pour entretenir un train de vie luxueux est devenue pratique courante au sein d’une partie de la classe politique qui ne recule plus devant rien pour s’enrichir. Beaucoup s’attendaient à une sentence exemplaire, espérant que ce message sera clairement perçu par les dirigeants du Congrès national africain (ANC) au pouvoir.
Jackie Selebi, âgé de 60 ans, avait accepté des cadeaux en échange de la protection de ses bienfaiteurs et notamment de celle de Glen Agliotti, un trafiquant de drogue notoire impliqué dans l’assassinat du ténébreux magnat de l’industrie minière, Brett Kebble, en septembre 2005.
La sentence a été approuvée par une partie de la classe politique qui estime qu’elle servira de leçon aux puissants politiciens qui pensent que l’impunité est de mise en Afrique du Sud.