Pour la première fois, la situation de Mamadou Tandja entrera dans un cadre judiciaire. L'ancien président est en résidence surveillée depuis plus de cinq mois à la Villa verte, au sein de la présidence. Ses proches ont porté plainte contre l'état pour détention arbitraire, et pour la première fois les avocats des deux parties ont rendez-vous mardi 3 août 2010 devant les juges à Abuja.
Pourtant Mamadou Tandja avait adressé une lettre, le 22 juillet dernier, au président de la Cour de la CEDEAO. Dedans, il demandait l'annulation de la procédure et se désolidarisait de l'action lancée par sa famille. Mais un représentant de la CEDEAO affirme que l'organisation n'a pas reçu ce courrier. La procédure devant la Cour a donc pu continuer.
Selon une source gouvernementale, Niamey enverra une délégation de haut niveau au Nigeria. L'Etat pourrait alors présenter la fameuse lettre écrite par Mamadou Tandja. Si les juges acceptent la demande de l'ancien président, ce dernier restera entre les mains de la junte et sa situation ne changera pas.
En attendant, la presse nigérienne ironise, en voyant le clan Tandja solliciter la CEDEAO, organisation qu'il critiquait allègrement lors de son intervention dans la crise nigérienne.