Une certaine fébrilité règne à Conakry dans l'attente de la proclamation définitive des résultats. Certains candidats, invoquant des irrégularités, réclament une annulation du premier tour. D'autres espèrent que l'ordre d'arrivée des candidats sera bouleversé au détriment des deux qualifiés du second tour, d'autres enfin prient pour que le premier tour soit purement et simplement entériné.
Mais une fois que la Cour suprême aura rendu son verdict, les Guinéens n'en n'auront pour autant terminés avec les incertitudes. En effet, nul ne sait encore quand sera organisé le second tour.
Certes la loi fixe certes un délai réglementaire de quinze jours après proclamation des résultats définitifs du premier tour, mais depuis plusieurs jour le gouvernement tente de s'inviter au sein de la CENI, la Commission électorale.
Arguant des nombreux manquements constatés lors du premier tour, le gouvernement veut que le ministère de l'Administration territoriale et des Affaires politiques joue un rôle aux côtés de la CENI. Une initiative qui n'est pas du goût d'Alpha Condé et de Cellou Dalein Diallo dont les formations dénoncent une ingérence inadmissible.
Les deux candidats redoutent, en effet, que le second tour fasse l'objet d'un nouveau report. Dans ce climat, le Premier ministre Jean-Marie Doré n'a pas franchement contribué à apaiser les esprits en annonçant samedi soir 17 juillet que des éléments incontrôlés tentaient de déstabiliser le pays.