La déclaration du Premier ministre guinéen, Jean-Marie Doré, ne contribue pas à apaiser l’esprit des Guinéens parce qu’elle intervient à moins de 48 heures de la délibération de la Cour suprême sur le comptage électoral du premier tour de la présidentielle.
Depuis ce scrutin, une seule manifestation a été enregistrée dans le pays, celle des femmes. Elle vient de l’UFR (Union des forces républicaines) qui protestait contre la fraude électorale qui, selon eux, a empêché leur leader Sidya Touré d’accéder au second tour.
Au cours de cette manifestation, des personnes ont été arrêtées et, actuellement interrogées, auraient fait des révélations. C’est pourquoi Jean-Marie Doré dénonce des éléments de la communauté nationale qui, dit-il, « pour des raisons qui leur sont propres, se réunissent clandestinement à la fois à Conakry et à l’intérieur du pays pour se former et profiter des manifestations publiques pour provoquer des troubles ».
Plus grave, le chef du gouvernement accuse « ces caciques, ces velléitaires clairement identifiés, d’utiliser les uniformes de la force publique pour commettre leur forfaiture ». Il prévient que face à ces agitations qui ont pour seul but de troubler la paix civile, son gouvernement ne restera pas indifférent.
En attendant, les Guinéens retiennent leur souffle et ont leurs yeux rivés sur la Cour suprême qui, selon la loi, annoncera demain les résultats définitifs du premier tour du scrutin présidentiel.