Le double attentat de Kampala marque indéniablement un tournant dans le conflit somalien. Pour la première fois, la milice shebab a exporté la violence hors des frontières. Et leur chef menace ouvertement de frapper les pays alliés au régime du président Charif Cheikh Ahmed.
Pourtant, loin d'effrayer ces alliés, les attentats ont entraîné une réaction musclée. Kampala se dit prête à envoyer deux mille hommes supplémentaires au sein de l'Amisom, la Mission africaine de maintien de la paix. Le président Museveni réclame une modification de son mandat, afin, selon ses mots « d'aller chercher les shebabs à Mogadiscio ».
En matière de discours musclé, le Premier ministre éthiopien Meles Zenawi n'est pas en reste, appelant à l'anéantissement total des shebabs. Quant à Charif Cheikh Ahmed, qui milite depuis des mois pour que la communauté internationale s'engage davantage sur le dossier somalien, il espère que l'exportation du terrorisme entraînera une prise de conscience.
A cet égard, le prochain sommet de l'Union africaine, fin juillet, sera riche en enseignement et devra répondre à deux questions. L'UA acceptera-t-elle de rendre plus offensif le mandat de l'Amisom ? Et va-t-elle réussir à convaincre d'autres pays que le Burundi et l'Ouganda d'apporter leur contribution à cette force pour l'heure composée de six mille hommes ?