Omar el-Béchir également accusé par la CPI de génocide au Darfour

Les juges de la Cour pénale internationale ont ajouté le génocide aux chefs d'accusation de crimes de guerre et de crimes contre l'humanité au Darfour figurant déjà dans le mandat d'arrêt contre le président soudanais. Les rebelles qualifient la décision de la CPI de victoire et les Etats-Unis demandent au président soudanais de se présenter à la justice. Ban Ki-moon, secrétaire général des Nations unies, demande à l'homme fort de Khartoum de coopérer avec la Cour pénale internationale.

Les juges ont suivi la recommandation de la chambre d'appel qui leur avait ordonné de prendre en compte des critères précis pour réexaminer leur décision initiale qui avait abouti au refus d'accuser Omar el-Béchir de génocide. La Cour a finalement considéré que les éléments de preuves fournis par le procureur lui permettaient de poursuivre le président soudanais pour génocide à l'encontre des groupes ethniques four, masalit et zaghawa.

En ajoutant aujourd'hui le génocide aux chefs d'accusation de crimes de guerre et crimes contre l'humanité, les magistrats de la CPI aggravent évidemment les charges qui pèsent contre l'homme fort de Khartoum.

Cette décision a une autre conséquence importante : elle augmente le nombre de pays qui ont l'obligation d'agir et de coopérer avec la Cour. Les Etats concernés ne sont pas seulement ceux qui ont signé le Traité de Rome. S'y ajoutent désormais les Etats qui ont ratifié la convention sur le génocide. C'est par exemple le cas des Etats-Unis et paradoxalement celui du Soudan.

Mais pour comparaître devant la justice, le chef de l'Etat soudanais devra être arrêté. Or depuis l'émission du mandat d'arrêt il y a plus d’un an Omar el-Béchir a effectué un peu moins d'une dizaine de voyages chez ses pairs africains et arabes sans être inquiété le moins du monde.

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